Reformulation: Négation et Réfutation Avec en Fait

Résumé

Cet article aborde la problématique de la négation, sous un angle nouveau. Il l’examine dans son rapport avec la reformulation, en prenant pour modèle la locution adverbiale de reformulation non paraphrastique en fait.

La définition de la négation se fait sur la base d’un fonctionnement essentiel qu’est l’inversion de la valeur de vérité d’un jugement par le passage de la valeur "vrai"

à la valeur "faux". Du point de vue morphosyntaxique, une phrase ne peut être considérée comme négative que si elle comprend un morphème négatif.

Le but de ce travail est de poser le problème du statut syntaxique de la négation et de montrer qu’il est possible d’envisager la négation d’un point de vue sémantique. Pour ce faire, nous nous référons à Moeschler (1982) et à Anscombre et Ducrot (1983).

Dans une perspective énonciative, basée sur le travail interprétatif et l’étude des stratégies indirectes d’énonciation, un sens négatif peut apparaître non pas via des expressions négatives classiques, mais à travers l’étude des actes de langage mobilisés.

Ce travail montre que ce connecteur peut être vecteur d’une négation du contenu propositionnel de l'énoncé initiatif parce que la négation est tirée de la signification littérale des énoncés, de leur contenu propositionnel.

Mais son étude en fonction de l’opposition entre un contenu propositionnel et une autre entité non concrétisée linguistiquement révèle son rôle, non comme expression négative à l’instar des morphèmes négatifs classiques, mais en tant que marqueur de polémicité polyphonique.

Par conséquent, partant de l'idée que la fonction fondamentale de la langue est liée

à l'interaction sociale, la négation et la reformulation peuvent être considérées en fonction de ce rôle central qui combine, dans la langue, le dit et le non-dit ; ce qui donne un statut plus ferme aux éléments implicites et prouve le rôle des stratégies indirectes d'énonciation.